L’hydrogène, l’élément polyvalent pour une économie neutre en carbone
Nous sommes au cœur d’une transition énergétique. Bientôt, notre manière de produire, de transporter et de consommer l’énergie aura totalement changé. Notre réseau de canalisations, vaste et fiable, acheminera l’hydrogène, aussi appelé H2, jusqu’aux industries.
D’ici 2026, nous voulons proposer la première infrastructure de transport d’hydrogène. Nous contribuons ainsi, avec la plus grande conviction, à une économie et à une société neutres en carbone.
Qu’est-ce que l’hydrogène ?
L’hydrogène désigne la molécule H2. Il s’agit de l’élément chimique le plus commun sur notre planète, et même dans l’espace.
Il existe en abondance, même si sa molécule ne se trouve pas telle quelle dans la nature. L’énergie permet de séparer l’hydrogène d’autres molécules, telles que l’eau (H2O) ou le gaz naturel (CH4).
L'hydrogène n’est pas une source d’énergie, mais un vecteur énergétique, c’est-à-dire un moyen de stocker et de transporter de l’énergie, qui sera ensuite à nouveau libérée par combustion.
Les propriétés et les couleurs de l’hydrogène
L’hydrogène est un gaz inodore et incolore. Toutefois, nous utilisons plusieurs couleurs pour désigner comment l’hydrogène a été produit et si cette production a libéré ou non du gaz à effet de serre appelé CO2.
L’hydrogène peut être fabriqué de plusieurs manières, notamment par électrolyse. Ce procédé consiste à faire passer un courant électrique dans de l’eau pour décomposer la molécule d’eau en hydrogène (H2) et en oxygène (O2). Si cette électrolyse est effectuée à l’aide d’électricité renouvelable, issue du soleil ou du vent, aucun gaz à effet de serre n’est émis. C’est ce qu'on appelle l’hydrogène vert.
On parle d’hydrogène rose ou violet si l’électrolyse a lieu à l’aide d’électricité issue de centrales nucléaires.
Il existe aussi l’hydrogène gris, qui n’est pas produit au départ de l’eau mais du gaz naturel. Cependant, le fait de craquer la molécule de gaz naturel pour en extraire l’hydrogène libère également du CO2. Cet hydrogène gris peut devenir bleu, si nous captons le CO2 pour le stocker ou le réutiliser, et éviter ainsi le rejet de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Vers une économie neutre en carbone
Les combustibles fossiles, tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, nous ont apporté une prospérité considérable. Mais leur combustion libère des quantités gigantesques de CO2 dans l’atmosphère. Afin de mettre un terme au réchauffement planétaire et au changement climatique, une transition énergétique s’impose de toute urgence.
Nous remplaçons les combustibles fossiles par des sources d’énergie qui ne libèrent pas de gaz à effet de serre, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne. L’électrification des voitures et des pompes à chaleur (entre autres) à l’aide de cette énergie renouvelable joue un rôle essentiel dans ce processus.
Pourquoi l’hydrogène est-il nécessaire ?
L’énergie renouvelable, qu’elle soit solaire ou éolienne, n’est pas disponible en quantités illimitées. D’après les projections de la Commission européenne pour 2050, un système énergétique aux émissions nettes nulles devra sans doute reposer à la fois sur une électricité neutre en carbone et sur des molécules neutres en carbone, telles que l’hydrogène, le biométhane, le méthane synthétique et les biocarburants.
Pour les entreprises qui cherchent à atteindre un équilibre entre sécurité d’approvisionnement, impact climatique et coûts, l’hydrogène se profile souvent comme la meilleure option.
D’un autre côté, il existe toute une série de processus industriels qui ne peuvent pas être électrifiés. Les industries du ciment et de l’acier, par exemple, utilisent le charbon et le gaz naturel pour chauffer leurs hauts fourneaux. Ce qui est impossible avec l’électricité, mais bien avec l’hydrogène. L'hydrogène constitue donc un maillon important pour atteindre une économie neutre en carbone.
La multiplicité est la clé de notre avenir énergétique. Une combinaison d’électricité verte et de molécules neutres en carbone sous toutes leurs formes. Cela signifie une électrification à l’électricité verte lorsque c’est possible et à l’aide de molécules propres lorsque c’est nécessaire ou plus indiqué, en tenant compte des coûts, de la sécurité d’approvisionnement et de la réduction des émissions de CO2.
Comment l’hydrogène réduit-il les émissions de CO2 de l’industrie ?
Les émissions de CO2 doivent diminuer drastiquement, y compris dans l’industrie. Heureusement, il existe des solutions. L’hydrogène présente un potentiel évident pour les industries qui souhaitent transformer leurs processus de production et les décarboner.
Vers une industrie neutre en carbone
Bien qu’elle soit un petit pays, la Belgique possède un vaste tissu industriel. Beaucoup de grands acteurs industriels sont actifs sur notre territoire et génèrent de l’emploi et de la prospérité au niveau local. D’un autre côté, l’industrie est responsable de 40 % des émissions de CO2 de notre pays.
C’est pourquoi les entreprises lancent diverses initiatives et innovations afin de réduire leurs émissions. Renouvellement de machines et d’appareils, optimisation de processus de production, isolation de bâtiments, etc. Autant d’investissements qui ont un impact positif sur le climat et sur les dépenses des entreprises : leur facture énergétique diminue et qui dit moins d’émissions dit aussi moins de dépenses en droits d’émissions pour chaque million de tonnes de CO2 émis.
Sans compter que le CO2 (lié au processus) qui est inévitablement encore émis par l’industrie lourde est capté et stocké ou réutilisé. Les entreprises évitent ainsi des émissions de CO2 à grande échelle.
L’Europe aussi mise pleinement sur l’économie de l’hydrogène
Avec son plan REPowerEU, la Commission européenne s'est clairement engagée à sortir des énergies fossiles et à accélérer la transition vers les renouvelables. La Commission a lancé l'initiative Hydrogen Accelerator, avec pour objectif, à l'horizon 2030, d'importer 10 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable et d'en produire 10 millions de tonnes en Europe.
Tout cet hydrogène devra être importé via des terminaux, transporté par canalisations voire même stocké. Autant d'infrastructures à développer qui seront essentielles au système énergétique européen de demain. Ce ne sont d'ailleurs pas les projets d'hydrogène qui manquent en Europe pour connecter les zones de production et de consommation et créer un réseau de l'hydrogène à travers toute l'Europe.
Les parties prenantes de l’industrie de l’énergie ont regroupé les projets d’infrastructure d’hydrogène en cours et les besoins futurs sous la forme d’une carte interactive. Les acteurs impliqués sont les opérateurs de systèmes de transport de gaz (TSO), les opérateurs de systèmes de distribution (DSO), les opérateurs de systèmes de stockage (SSO) et les opérateurs de systèmes de GNL (LSO), ainsi que d’autres acteurs développant des projets tout au long de la chaîne de valeur, en liaison avec les producteurs et les preneurs. Les projets d’infrastructure d’hydrogène comprennent des canalisations de transport et de distribution, des sites de stockage, des terminaux et des ports, ainsi que certains projets de demande et de production.
Des bonds de géant dans la recherche et l’innovation
La transition énergétique bat son plein. Nous n’avons pas de temps à perdre. À l’heure actuelle, l’hydrogène issu du gaz naturel est moins onéreux que l’hydrogène neutre en CO2. Des études de l’Agence internationale de l'énergie démontrent que le prix de l’hydrogène propre peut baisser rapidement et drastiquement.
Les énergies solaire et éolienne sont de moins en moins chères. Des entreprises et gouvernements du monde entier investissent des millions dans la recherche et dans des infrastructures afin de bâtir une économie de l’hydrogène à vitesse grand V. D’autre part, les émissions de CO2 coûtent chaque année plus cher en raison du système d’échange de quotas d’émissions de l’Union européenne. Pour des industriels, la facture des droits d’émissions peut culminer à plusieurs milliards d’euros par an. Autant de facteurs qui rendent l’hydrogène économiquement intéressant.
Et Fluxys aussi a pris le train en marche. Comment amener l’hydrogène du producteur jusqu’au consommateur ? Comment faisons-nous pour préparer notre réseau au transport futur de cette molécule ? Nous participons pleinement à l’économie de l’hydrogène. D’ici 2026, nos premières canalisations de transport d’hydrogène seront prêtes. Il s’agit d’une première étape dans notre ambition, qui consiste à établir des connexions entre les pôles industriels et entre pays limitrophes.