Le Terminal GNL de Zeebrugge souffle ses 30 bougies

Il y a 30 ans jour pour jour, le Terminal GNL de Zeebrugge était officiellement mis en service, en présence de Wilfried Martens, alors Premier ministre. A l'origine, le Terminal visait à diversifier l'approvisionnement en gaz de la Belgique. Depuis, il a évolué en même temps que la zone de Zeebrugge, pour devenir une plaque tournante pour le marché gazier du Nord-Ouest de l'Europe.

Après la crise pétrolière des années 1970, le gouvernement belge a décidé, en 1977, de construire un terminal GNL en vue de diversifier les sources d'approvisionnement en gaz de la Belgique. L'idée de bâtir le Terminal sur des pontons flottants ayant été écartée, la construction de la presqu'île d'une superficie de plus de 30 hectares a débuté en 1978. Le chantier de la presqu'île aura demandé 4 ans de travaux, après quoi la construction du Terminal proprement dit a pu commencer.

Cinq ans plus tard, le 12 octobre 1987, le Terminal a été officiellement mis en service, en présence d'un parterre de personnalités de premier plan. Dans les années 1980, le Terminal GNL était encore vivement condamné par de nombreux articles de presse, qualifié de projet mégalomaniaque. Aujourd'hui, l'analyse est fondamentalement différente : avec cette infrastructure, le concept de plaque tournante du gaz naturel que représente Zeebrugge en Europe est désormais profondément ancré. Le rêve visant à transformer Zeebrugge en port énergétique européen est ainsi en grande partie devenu réalité.

Le Terminal s'avère être un pôle d'attraction pour de nouveaux projets d'infrastructure. Dans les années 1990, de grandes canalisations ont trouvé un point d'atterrage à Zeebrugge : en 1993, le Zeepipe reliant les champs gaziers norvégiens à Zeebrugge a été mis en service, suivi en 1998 par l'Interconnector, qui relie Bacton, au Royaume-Uni, à Zeebrugge. D'autres canalisations partent également de Zeebrugge, en direction de la France, des Pays-Bas et de l'Allemagne, afin que le gaz naturel acheminé puisse poursuivre sa route. Depuis fin 2015, la zone est également approvisionnée via le Terminal GNL de Dunkerque. Grâce à cet ensemble d'infrastructures, la région est devenue une plaque tournante du gaz naturel : sa capacité d'approvisionnement correspond à plus de 10 % de la demande en gaz naturel de l'Union européenne.

La première extension du Terminal a commencé en 2004. Une consultation de marché avait en effet révélé que la demande de capacités de déchargement de GNL à Zeebrugge avait fortement augmenté : cette année-là, Fluxys a signé des contrats à long terme avec 3 clients pour l'utilisation du Terminal. Pour pouvoir offrir la capacité nécessaire, le Terminal a accueilli en 2008 un quatrième réservoir de stockage, ainsi que des installations de regazéification supplémentaires.

Depuis 2010, les navires peuvent non seulement décharger du GNL, mais aussi en charger. Parallèlement, le Terminal a jeté les bases du développement du GNL à petite échelle, c'est-à-dire des services visant à distribuer des petits volumes de GNL depuis le Terminal. Ainsi, un petit navire a pour la première fois été chargé, tandis que des entreprises peuvent venir charger des camions-citernes de GNL au Terminal. Ceux-ci acheminent du GNL vers tout un éventail de destinations belges et européennes : aux industries qui ne sont pas raccordées à un réseau de gaz naturel, aux ports en vue d'alimenter les navires fluviaux fonctionnant au GNL et aux stations de remplissage de GNL pour les camions. Depuis 2010, plus de 6 000 camions-citernes de GNL ont déjà été chargés au Terminal.

En 2013, c'est au tour de l'Open Rack Vaporizer d'être mis en service. Cette installation utilise la chaleur de l'eau de mer afin de regazéifier le GNL, ce qui diminue considérablement la consommation d'énergie et les émissions du Terminal.

Fin 2016, le Terminal comptait une corde de plus à son arc, avec la mise en service du second appontement. Cette installation a été spécialement développée pour accueillir tant les plus petits méthaniers, d'une capacité de 1 000 m³ de GNL, que les plus gros, qui peuvent charger 217 000 m³. Le second appontement permet également au Terminal de répondre de manière flexible à des demandes de services simultanées ou plus intenses : grâce aux deux appontements, deux méthaniers peuvent être chargés ou déchargés en même temps.

Fluxys construit actuellement un cinquième réservoir de stockage et des installations de process supplémentaires. Ces nouvelles installations sont nécessaires en vue de pouvoir proposer des services de transbordement dans le cadre du projet Yamal. En effet, Fluxys a signé un contrat de 20 ans en vue de transférer le GNL importé par des méthaniers brise-glace depuis le nouveau terminal de production de Yamal, dans le nord de la Sibérie, à bord de méthaniers conventionnels qui transporteront ensuite leur cargaison vers leur destination finale.

L'année prochaine, une seconde station de chargement de camions-citernes sera mise en service. Le nombre de chargements ne faisant qu'augmenter, la station supplémentaire permettra à l'avenir au Terminal de continuer à répondre rapidement à la demande croissante.

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