Le CO₂, bien plus qu'un gaz à effet de serre
Qu’est-ce que le CO2 ?
Le CO2, formule du dioxyde de carbone, est sans doute l’élément chimique le plus commenté de notre époque. C’est l’excédent de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère qui fait que notre planète se réchauffe. Et pourtant, le CO2 est capital, car sans lui, il ferait trop froid pour survivre. On peut donc le qualifier de thermostat de la terre.
Les propriétés du CO2
Les gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone retiennent la chaleur du rayonnement solaire. C’est pourquoi le CO2 est considéré comme le principal responsable du réchauffement climatique. Nous l’associons aux combustibles fossiles et aux usines. Ce qui est exact, mais la réalité est plus complexe.
Longtemps avant que l’homme ne marche sur deux pieds, notre atmosphère contenait déjà du CO2. Sans ce gaz à effet de serre, la faune et la flore (et donc l’homme) ne pourraient pas vivre sur terre. Les plantes, les arbres et les algues ne peuvent se développer sans lui. En effet, ils absorbent le CO2 et le transforment en oxygène (O2). C’est ainsi qu’un climat agréable s’est installé jadis, avec une atmosphère bien équilibrée. Malheureusement, les choses ont changé.
Trop de CO2 dans l’atmosphère
Même si les gaz à effet de serre tels que le CO2 ne représentent que 0,04 % de notre atmosphère, ils exercent un impact considérable sur le climat mondial. À partir de la révolution industrielle, nous avons adopté en masse des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel.
Mais si ces derniers nous ont apporté une prospérité sans précédent, ils rejettent aussi d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère. À l’heure actuelle, celle-ci contient pas moins de 51 % de CO2 en plus qu’avant la révolution industrielle. Autrement dit, nous augmentons sans cesse le niveau du thermostat terrestre. D’où le besoin urgent d’une transition énergétique, qui nous permettra de réduire drastiquement nos émissions de CO2.
Que fait l’industrie pour émettre moins de CO2 ?
Les entreprises déploient des efforts considérables pour réduire leurs émissions de CO2. La transition énergétique est comme un train à grande vitesse. Mais certains processus ne s’adaptent pas en un claquement de doigts. Heureusement, là aussi, il existe une solution : capter le CO2, le stocker, et le réutiliser lorsque c’est possible.
La transition vers une industrie neutre en carbone
En Belgique, 40 % des émissions de CO2 sont issues de notre industrie. C’est pourquoi des entreprises lancent diverses initiatives et innovations en termes de processus afin de réduire leurs émissions de CO2. Isolation des bâtiments, renouvellement d’installations et d’appareils, optimisation de processus de production, etc.
Les installations et les processus sont électrifiés. Dans le cas des processus industriels lourds, pour lesquels l’électricité ne suffit pas, l’hydrogène peut offrir une alternative intéressante. Et le CO2 que les entreprises continuent à produire est quant à lui capté. Notre vaste réseau de canalisations le transporte vers des sites où il sera stocké ou réutilisé.
Qu'est-ce que le CCUS ?Émettre du CO2 coûte de plus en plus cher
Dans le cadre de Fit For 55, le plan de la Commission européenne, les 27 États-membres s’efforcent de réduire leurs émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030. L’objectif final : une société neutre en carbone en 2050. Afin d’y parvenir, l’Union européenne utilise un système d’échange de quotas d’émissions pour le CO2.
Pour chaque tonne de CO2 qu’elle émet, une entreprise doit acheter un droit d’émission. Le nombre de droits d’émissions diminue chaque année, ce qui fait qu’il devient de plus en plus cher de polluer. Dans les entreprises industrielles, la facture de ces droits d’émissions peut culminer à plusieurs milliards d’euros par an. Résultat : le captage de CO2 n’est plus seulement un objectif écologique, mais aussi un incitant financier.
Comment notre infrastructure de CO2 aide-t-elle les entreprises à réduire leurs émissions ?
Les émissions de CO2 doivent baisser drastiquement. Outre l’exploitation d’électricité renouvelable issue du soleil et du vent, l’industrie se penche sur le potentiel de l’hydrogène et sur le captage de CO2. Pour permettre ces développements, Fluxys prépare son réseau de canalisations pour l’avenir.
Une ambition qui s’exprime en trois chiffres : 30x30x30. D’ici 2030, nous voulons transporter un volume de 30 millions de tonnes de CO2 capté par les entreprises, ce qui revient à supprimer l’équivalent de 13 millions de voitures de nos routes. À titre de comparaison : 5,9 millions de voitures particulières sillonnent actuellement les routes belges. D’ici 2030, nous comptons aussi acheminer 30 TWh d’hydrogène vers les entreprises, une quantité d’énergie qui représente plus d’un tiers de la consommation totale d’électricité en Belgique.
Un véritable mouvement souterrain
Nous dialoguons avec l’industrie afin d’adapter à temps notre infrastructure existante et d’aménager de nouvelles canalisations là où c’est nécessaire. Afin de permettre et d’accélérer la transition énergétique des entreprises, nous misons sur le développement d’un réseau de canalisations d’hydrogène et de CO2 pour et entre les industries en Flandre et en Wallonie.
Aujourd’hui déjà, nous disposons d’un réseau de canalisations extrêmement ramifié pour le gaz naturel. À présent, ce dernier évolue en un réseau capable de transporter également du CO2 et de l’hydrogène. Nous faisons ainsi de la Belgique un pays d’importation et de transit européen pour des molécules telles que le CO2 et l’hydrogène. Nos trois terminaux situés à Gand, à Anvers et à Zeebrugge jouent un rôle clé pour concrétiser cette ambition, puisqu'ils forment un pôle d’importation d’hydrogène et un point d’évacuation pour le CO2.
Nos projets en matière d'infrastructure de CO2
Nous avons lancé toutes sortes d'initiatives et de collaborations pour développer notre infrastructure de CO2. Nous posons de nouvelles canalisations onshore sous terre et offshore sous la mer, et nous construisons des terminaux qui stockent temporairement le CO2 pour ensuite le charger sur des navires qui l’achemineront vers des sites d’entreposage permanents. D’autre part, nous investissons dans des projets visant à permettre la réutilisation du CO2.
Une canalisation sous-marine pour une décarbonisation à grande échelle
La transition énergétique, qui est l’un des plus grands défis de l’humanité, nécessite un travail collectif. Nous n’y arriverons pas tout seuls. C’est pourquoi nous travaillons avec l’entreprise énergétique norvégienne Equinor sur une canalisation sous-marine de 1 000 kilomètres entre Zeebrugge et la Norvège. Le CO2 sera compressé dans notre terminal de Zeebrugge. Ensuite, notre nouvelle canalisation transportera ce CO2 capté hors de Belgique et des pays voisins pour l’emmener vers la Norvège, où il sera stocké dans des bassins d’eau souterrains (aquifères) ou dans des champs gaziers vides situés sous la mer du Nord.
Nous commencerons en 2025, afin de pouvoir transporter et stocker quelque 20 à 40 millions de tonnes de CO2 par an. Ces 40 millions de tonnes de CO2 sont l’équivalent des émissions totales de l’industrie belge. En réunissant nos connaissances et notre expérience, nous faisons encore un pas de plus vers la réalisation des objectifs climatiques de l’industrie belge.
Des pôles de CO2 à Anvers et à Gand
Dans les ports d’Anvers et de Gand, nous construisons des installations qui liquéfient le CO2, le stockent dans des zones de stockage tampon et l’exportent par navire pour être entreposé dans des champs gaziers vides situés en profondeur sous la mer.
Pour l’Antwerp@C CO2 Export Hub d’Anvers, nous avons conclu un partenariat avec le français Air Liquide et Port of Antwerp-Bruges. Ensemble, nous bâtissons l’une des premières et des plus grandes infrastructures d’exportation de CO2 au monde, d’une capacité de 10 millions de tonnes de CO2 par an.
À Gand, il s’agit du Ghent Carbon Hub, en collaboration avec North Sea Port et le producteur d’acier ArcelorMittal. Ghent Carbon Hub possèdera la capacité nécessaire pour traiter chaque année 6 millions de tonnes de CO2, soit environ 15 % des émissions de CO2 totales de l’industrie belge.
Des blocs de construction à émissions de CO2 négatives
Outre des projets pour le stockage de CO2 (CCS), nous participons à une initiative qui consiste à le réutiliser (CCU). L’entreprise de béton belge Orbix a développé une technologie qui permet de fabriquer des blocs de construction sans ciment, mais à l’aide d’une combinaison de déchets d’acier et de CO2. Nous y contribuons.
co2ncreat est un projet lancé conjointement avec Orbix, Lhoist et Prefer. Le producteur de calcaire Lhoist capte du CO2, que Fluxys transporte ensuite vers l’usine du constructeur Prefer. Ce dernier utilise alors la technologie d’Orbix pour réaliser des blocs de construction écologiques. Cela évite à Lhoist d’acheter des droits d’émissions, de plus en plus onéreux. En outre, ce mode de production exclut tout CO2, puisqu’il ne nécessite pas de ciment. Une situation win-win.
Quel potentiel de décarbonation pour mon entreprise ?
Votre entreprise nourrit l’ambition de produire moins d’émissions. Par où commencer ? Quelles démarches entreprendre ? Nos experts vous aideront avec plaisir à relever les défis de la transition énergétique. Réfléchissons ensemble. Nous intègrerons ensuite vos réponses dans nos plans et affinerons la carte de notre infrastructure.
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